Le terme art public désigne des oeuvres, souvent de grandes dimensions installées dans des lieux publics, les parcs, des quartiers rénovés, des monuments historiques, des établissements publics.
Visibles par tous, au quotidien, ces œuvres sont souvent soumises à des conditions extrêmes. Exposées aux intempéries et aux dégradations, elles sont difficiles à conserver en bon état, souvent aussi en raison des matériaux qui les constituent.
Certains exemples d’œuvres implantées en Martinique conduisent à suggérer quelques conseils aux artistes. Par discrétion ni le nom de l’auteur ni le site d’implantation ne seront mentionnés même si la plupart sont parfaitement reconnaissables pour peu que l’on vive dans la région.
Concevoir une œuvre intégrée au site.
Quand l’art quitte l’atelier pour se mesurer à l’espace, l’environnement devient une composante à part entière de l’œuvre conçue en fonction du lieu dans lequel elle s’inscrit. Le langage plastique doit entrer en réel dialogue avec l’environnement naturel ou architectural. L’articulation entre l’architecte et le plasticien doit être amorcée très en amont.
Etudier, entre autres, les solutions pour la protection de l’œuvre et l’éclairage quitte à travailler avec une équipe de spécialistes : paysagiste, architecte…devient primordial
Prévenir autant que possible toute détérioration par les intempéries ou le vandalisme
Choisir soigneusement les matériaux résistants aux intempéries et au vandalisme ; étudier leurs réactions avant utilisation.
Constituer un inventaire des matériaux utilisés avec des échantillons, le nom des fournisseurs et des entreprises de maîtrise d’oeuvre
Estimer en amont le coût d’entretien et de fonctionnement et passer si nécessaire un contrat d’entretien avec le commanditaire
Documenter vos réalisations à l’aide de photographies à intervalles réguliers dès l’installation
Faites respecter vos droits moraux
Tout auteur dispose sur son œuvre d’un droit moral, « inaliénable, perpétuel et imprescriptible » (CPI). L’auteur ne peut donc y renoncer, ni le céder à autrui.
Parmi eux :
– Le droit à la paternité permet à l’auteur d’exiger la mention de son nom et de ses qualités sur tout mode de publication de son œuvre, y compris la pose d’un cartel pour une œuvre dans l’espace public
– Le droit au respect de l’œuvre permet à l’auteur de s’opposer à toute modification son œuvre. Il s’agit du respect de l’intégrité matérielle et de l’esprit de l’œuvre. Certains exemples montrent une évolution de l’environnement postérieure à l’installation de l’œuvre qui ne respecte ni sa lisibilité, ni son identité ni son esthétique.
– Le droit de repentir ou de retrait permet à l’auteur de faire cesser l’exploitation de son œuvre ou des droits cédés (à condition d’indemniser son cocontractant pour le préjudice subi).
Clair et net, tout auteur d’oeuvre d’art public devrait le lire.
A Santo Domingo, ces principes ne sont ni respectés, ni exigés. D’autre part l’art public, dont nous avons tant besoin, n’est pratiquement composé que de commandes officialistes… rétrogrades et sans rapport avec les véritables courants et talents du pays.
Cet article a attiré mon attention vu l’importance accrue que prend l’art public dans notre espace…..L’article nous présente les écueils qui peuvent se présenter pour la reconnaissance et le respect de l’artiste et la difficulté de conserver les œuvres en bon état, vu leur exposition aux intempéries…L’auteur de l’article donne quelques conseils avisés aux artistes…..Les clichés choisis sont pertinents et évocateurs: ainsi, dans certains cas (image 6 par exemple), il apparaît clairement que, souvent, des intérêts matériels et financiers prennent le pas sur la beauté de l’œuvre…L’auteur termine donc fort à propos par la définition des droits de l’artiste en termes très clairs…