Une retrospective Wifredo Lam au MOMA

La jungle 1942

En novembre prochain, le Museum of Modern Art (MoMA) de New York ouvrira une rétrospective du peintre cubain Wifredo Lam , figure centrale de l’art moderne latino-américain, dont les peintures d’inspiration cubiste cherchaient à subvertir les représentations dominantes de la culture afro-caribéenne.

Visible du 10 novembre au 28 mars 2026, l’exposition éponyme couvrira six décennies de la carrière de Lam et présentera plus de 150 œuvres réalisées entre 1920 et 1960, notamment des peintures, des dessins collaboratifs, des gravures, des livres illustrés, des céramiques et des documents d’archives.

L’exposition explorera comment Lam, né à Cuba mais ayant vécu à l’étranger la majeure partie de sa vie, en est venu à représenter l’idée d’un « artiste transnational », sa pratique étant influencée par la confluence de la modernité européenne, de la culture de la diaspora africaine et des traditions des Caraïbes.

Né à Sagua La Grande en 1902, Lam a ensuite émigré à Madrid pour étudier la peinture. L’exposition présentera ses premières œuvres réalisées en Espagne, comme La Guerra civil (1937), sa première œuvre monumentale sur papier marouflée sur toile.

En 1938, Lam s’installe à Paris où il rencontre des artistes et des écrivains tels que Pablo Picasso et André Breton. Parmi ses œuvres collaboratives, Lam réalise un recueil de dessins pour le recueil de poésie de Breton Fata Morgana (1941), qui sont inclus dans l’enquête du MoMA.

De retour à Cuba en 1941, Lam crée des œuvres importantes telles que La Jungle (1942-1943), qui fait référence au paysage tropical des Caraïbes, avec son histoire de plantations de canne à sucre et d’esclavage.

« L’engagement visionnaire de Lam à faire de sa peinture un « acte de décolonisation », comme il le disait, a changé à jamais l’art moderne », a déclaré Christophe Cherix, conservateur en chef des dessins et des estampes au MoMA.

Cette exposition sera la plus vaste exposition consacrée à Lam aux États-Unis à ce jour. Elle fait suite à sa rétrospective à Hong Kong, Homecoming , qui s’est tenue plus tôt cette année à l’Asia Society, rendant hommage à ses racines cantonaises.